Diversification alimentaire : quelle quantité donner à bébé ?

Une alimentation équilibrée est essentielle pour la croissance de bébé. Mais comment savoir quelle quantité de nourriture lui donner ? Découvrez nos conseils et bonnes pratiques pour lui proposer des portions adaptées à son appétit grandissant !

En voyant l’éventail de format de petits pots proposé sur les étagères du rayon bébé, on s’interroge sur le choix des quantités mises à la vente. Le plus souvent, la taille des pots va de 80 à 180g en passant par du 120g et du 150g.

Alors, plutôt recommandations nutritionnelles ou avantage commercial ?

Au moment de la diversification alimentaire, vers 6 mois environ, il est parfois difficile de s’y retrouver au milieu de toutes les recommandations et interdictions en termes de quantités, textures ou de variétés, qui sont données par des sources plus ou moins fiables.

Nous pensons que la recommandation principale, pour les quantités, est d’avoir confiance en la capacité de bébé à s’autoréguler. On entend par là les signaux de faim et de rassasiement qu’il va manifester. Il ne s’agit pas de forcer bébé à finir son petit pot ou son repas.

Selon l’avis de l’ANSES relatif aux enfants de 0 à 3 ans *, les principaux signaux regroupent :

Faim Rassasiement
  • Montrer du doigt les aliments
  • Demander les aliments
  • Prendre les aliments
  • Les pleurs
  • Ouvrir la bouche à l’approche de la cuillère
  • Les mouvements excités des bras et jambes
  • Le bébé est distrait, regarde ailleurs
  • Tourner la tête
  • Ingestion ralentie
  • Refus de la cuillère : la repousser ou fermer la bouche à son approche
  • Endormissement

Évidemment, il convient de surveiller la croissance staturo pondérale du bébé avec un professionnel de santé pour s’assurer que les quantités ingérées conviennent bien à ses besoins nutritionnels.

Les besoins sont définis à partir du poids, de la taille et de l’âge de bébé, c’est pourquoi ils diffèrent pour chacun et qu’il n’y a pas de portions strictes de repas à respecter. Il s’agit plutôt d’une fourchette allant en moyenne de 100g à 250g, selon l’appétit, l’âge de bébé et dans la limite de ses besoins.

Il existe tout de même des limites*, pour certains aliments ou groupes d’aliments :

– La quantité de lait, maternel ou infantile, est limitée à 500ml maximum jusqu’à 1 an avec une diminution progressive pour favoriser l’alimentation solide. Après un an, elle ne doit pas dépasser 800ml.

– Les aliments protéinés que sont les viandes, poissons et œufs sont limités à 10g de 6 à 12 mois puis 20g de 1 à 2 ans et enfin 30g de 2 à 3 ans. Cette limite est fixée dans le but de ne pas surcharger le système rénal, encore immature. Les légumes secs sont une option végétale qui permet d’alterner avec ces aliments. Ils peuvent être consommés dès 6 mois puis à raison de 2 fois par semaine, après 1 an, selon la tolérance digestive de bébé.

– Cuisiner deux portions de poisson par semaine dont une portion de poisson contenant des acides gras dits « essentiels » comme le saumon, la sardine, le maquereau, le hareng et la truite. Il convient en revanche de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement du fait de la capacité des poissons à accumuler des contaminants.

– Ajouter des matières grasses, type huile d’olive, de colza ou de noix, dans les petits pots tout prêts ou les préparations maisons, qui n’en contiennent pas, à hauteur d’une cuillère à café par repas au début de la diversification puis 1 à 2 cuillère(s) à café par repas en fonction de la baisse de consommation de lait.

Quid du sucre ?

Vous pouvez remarquer qu’il n’y a pas de limite en sucre ajouté fixée à ce jour, mais alors quelle quantité est raisonnable pour bébé?

Bien que le sucre ajouté et les produits sucrés soient à éviter avant 3 ans, l’ANSES* déclare que « La consommation d’aliments riches en sucres, de type confiserie, boissons sucrées ou gâteaux apparaît tôt dans la diversification alimentaire et semble difficilement compatible avec la mise en place d’habitudes alimentaires saines. » L’agence souligne également « l’importance d’établir des critères de teneur en sucre pour les produits destinés aux jeunes enfants » et appelle à la vigilance des parents en attendant cette réglementation.

Il est possible de « sucrer » l’alimentation de bébé, notamment les produits laitiers, avec des fruits frais ou des purées de fruits selon ses capacités de mastication. L’idée ici n’est pas de diaboliser le sucre, puisque même les fruits en contiennent, mais de mettre en lumière les quantités excessives utilisées par les industriels. La consommation de sucre ajouté est à éviter avant 3 ans et ne doit pas dépasser 5 % de l’apport énergétique total selon l’OMS. Cela représente en moyenne, pour un bébé de 1 an**, 10g soit 2 à 3 morceaux de sucre.

Et le sel ? Quand peut-on en donner ?

A l’instar du sucre, les quantités de sel consommées par les moins de 3 ans en France sont supérieures à leurs besoins.
Pour vous assurer que vous ne donnez pas trop de sel à bébé, sans se faire mal au crâne avec des calculs entre le sel et le sodium, il vous suffit de :

– Avant 1 an : Ne pas ajouter de sel dans les repas de bébé, qu’ils soient maisons ou du commerce ;

– Limiter les produits salés : Biscuits apéritifs, charcuterie, sauces, bouillons cube, etc ;
– Utiliser les épices et aromates pour rehausser le goût ;

– Réduire l’achat de produits industriels.

Pour conclure : restez à l’écoute de bébé et gardez la main au maximum sur le contenu de son assiette?

Il n’est donc pas recommandé de forcer bébé à finir son biberon ou son assiette, il est le guide du repas. Vous pouvez commencer par lui en proposer un petit peu puis lui donner le reste s’il a encore faim. Son appétit peut varier selon les jours, c’est pourquoi les portions des petits pots déjà prêts ne sont pas toujours adaptées.

Quoi de mieux que le fait maison pour anticiper les quantités et limiter le gaspillage. Il permet également de découvrir le véritable goût des aliments ainsi que de garder la main sur les quantités et sur la qualité globale des aliments.

La diversification alimentaire est une étape passionnante pour votre bout de chou, il est important qu’il ait une expérience culinaire positive et nutritive. C’est pourquoi nous recommandons aux parents d’appliquer certains conseils cités ci-dessus, qui relèvent de l’équilibre alimentaire de base, et favorisent l’installation de bonnes habitudes alimentaires.

Apolline Tranchand

* AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans. (Saisine n°2017-SA-0145 – mai 2019)
** Selon les besoins moyens proposés par l’EFSA (2013) : Products, E. P. O. D. (2013). Scientific Opinion on Dietary Reference Values for energy. EFSA Journal, 11(1), 3005. https://doi.org/10.2903/j.efsa.2013.3005

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