Diversification alimentaire : quand débuter ?

Votre pédiatre dit 5 mois. Votre maman est catégorique, c’est 4 mois. Mais vous avez lu quelque part que l’OMS recommande d’attendre 6 mois. Pourquoi tant de contradictions et d’écarts d’une personne à l’autre ?

Parce que les recommandations et pratiques en matière de diversification alimentaires sont toujours le fruit d’une époque, d’une culture et de l’état des connaissances en la matière !

« Du jus d’orange pour bébé dès 1 mois aux Etats-Unis dans les 70s et surtout pas de légumes avant 6 mois… les recommandations changent d’une époque et culture à l’autre »

Quelques exemples cocasses pour vous rassurer ?

Dans les années 70, aux Etats-Unis, il était recommandé aux mamans de donner régulièrement du jus d’orange à bébé… dès l’âge d’un mois (oui, un mois ! vous avez bien lu). Les fruits et biscuits pouvaient être introduits à partir de 3 mois et les préparations à base de légumes uniquement à 6 mois.

Chez les Pagans de l’île Malaita (archipel des Îles Salomon), l’introduction des aliments solides (essentiellement des patates douces et du taro mastiqués par la mère) débute pour 1/3 des mères une semaine après le post-partum*.

A l’inverse, en Papouasie Nouvelle-Guinée, il est coutume d’attendre qu’un enfant fasse ses premiers pas avant de lui donner une alimentation solide (autour d’un an). Au Mali, on introduit pour la première fois des aliments solides (du millet et du riz) à 7 mois pour les filles et 10 mois pour les garçons (allez savoir pourquoi une telle différenciation genrée…).

Mais cela ne nous avance guère. Quand faut-il donc débuter cette fameuse diversification alimentaire ?

La meilleure réponse que j’ai entendu c’est elle apportée à une conférence du Club Européen des Diététiciens et de l’Enfance** en 2022.

« La diversification alimentaire peut débuter quand l’enfant et ses parents sont prêts »

Pas de fixation sur un âge particulier. Le critère est bien de vérifier que parents et bébé sont prêts pour cette aventure. C’est-à-dire que :

  • Bébé tient sa tête et contrôle la position assise, sans soutien. Il a un intérêt pour les couleurs, son environnement et un désir d’imiter les grands.
  • Les parents (y compris les Papas!) acceptent de débuter la diversification (enjeu socioculturel), ils sont prêts à y investir du temps et de l’énergie. Tous les deux ! Ce n’est pas seulement à la maman de cuisiner et de nourrir bébé.

Il n’y a donc pas vraiment d’âge spécifique ou générique, chaque enfant ayant son propre développement.

« Une fenêtre d’opportunité communément admise entre 4 et 6 mois »

Plutôt que parler d’un âge butoir, on préfère d’ailleurs parler de « fenêtre d’opportunité » pendant laquelle la diversification alimentaire est souhaitable.

La diversification alimentaire ne doit pas débuter trop tôt (avant 4 mois) en raison des risques d’allergies et de l’importance du lait maternel et infantile dans le développement et la croissance de bébé.

Elle ne doit pas non plus débuter trop tard (après 7 mois) en raison des risques de carence en fer et de développement d’allergies.

C’est la position du Haut Conseil de la Santé Publique qui a publié un avis*** relatif à la révision des repères alimentaires pour les enfants âgés de 0-36 mois et de 3-17 ans. Le Haut Conseil estime préférable de débuter la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois. En soulignant l’importance d’introduire d’introduire une grande variété d’aliments de manière à favoriser l’acceptation de nouveaux produits et de privilégier au maximum le fait-maison.

« Le parti pris chez Les Petits Toupins de ne faire que des pots destinés aux bébés de 6 mois minimum »

Chez les Petits Toupins, nous avons pris le parti de ne proposer nos produits pour les enfants qu’à partir de 6 mois seulement.
D’abord parce que nous suivons les recommandations de l’OMS en la matière (qui s’insurge régulièrement de trouver des aliments pour bébé dès 4 mois et en appelle aux États pour légiférer et interdire cette pratique).
Ensuite parce qu’il nous semble important d’encourager les parents à attendre le bon moment, sans se stresser sur des dates anniversaires ou butoirs.
Ce n’est pas parce qu’il y a écrit « dès 4 mois » sur un petit pot ou un aliment qu’il faut vous précipiter pour le proposer à votre tout petit. Ni subir les pressions de votre entourage qui vous adjoint d’introduire des aliments le plus rapidement possible.
Attendez, écoutez votre enfant et vous-mêmes, vous savez mieux que quiconque si c’est le moment est opportun. Et parlez-en avec l’autre parent, pour l’impliquer dès le début et le responsabiliser sur la question de l’alimentation de l’enfant.
Dernière raison pour laquelle nos pots ne s’adressent qu’à des bébés ayant 6 mois. Parce que nous ne savons pas faire des petits pots minuscules, de la taille de l’estomac de votre bébé. Si, en vrai, on sait faire, mais on ne vous proposera pas ça. Parce que les premiers aliments qu’il va goûter ne nécessitent pas de larges portions (#techniquedubacàglaçons qui a largement fait ses preuves avec des milliers de parents). Et comme on est écolo dans l’âme, on lutte aussi contre le gaspillage alimentaire, on ne veut pas proposer des portions inadaptées qui finiront à la poubelle.

Danielle Valdenaire

* Si vous voulez en savoir plus sur les pratiques en matière d’alimentation infantile à travers le monde, consultez la passionnante étude : Improving feeding practices: current patterns, common constraints, and the design of interventions – PubMed (nih.gov)
** Voir Accueil | CEDE (cede-nutrition.org)
*** Révision des repères alimentaires pour les enfants de 0-36 mois et 3-17 ans (hcsp.fr)

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