Labels, scores, mentions : à quelle information se vouer ?

Labels, scores, mentions, allégations… Vous vous sentez noyé.e.s dans le flot d’informations présent sur les étiquettes ? On vous aide à y voir plus clair !

 

Pour répondre aux exigences de transparence des consommateur.rices et les rassurer un temps soit peu sur la qualité de leur produit (notamment en matière de composition et d’impact environnemental), la quasi totalité des industriels apposent systématiquement logos, mentions et allégations sur leurs emballages.

Le rayon bébé n’échappe bien évidemment pas à cette tendance : le moindre produit est bardé de sigles, mentions toutes plus valorisantes les unes que les autres, allégations pseudo scientifiques… Pas toujours évident de s’y retrouver ou de déchiffrer le packaging pour faire le meilleur choix pour bébé. Que signifient tous ces logos et expressions que l’on voit sur nos produits ?

Label et pseudo-label : démêler les labels officiels des sigles privés

Au commencement était le label.

Un label est une reconnaissance accordée par une autorité publique qu’une personne, un site, un territoire ou un produit remplit des critères définis dans un acte législatif ou réglementaire.

Au rayon bébé, vous avez sûrement déjà vu le logo du plus familier et connu d’entre eux : le Label « Agriculture Biologique ». Ce n’est pas le seul que vous êtes susceptible de rencontrer.

 

Bien que plus rare, vous serez peut être amené à croiser des produits « IGP » (Indication Géographique Protégée), « AOP/AOC » (Appellation d’Origine Protégée / Appellation d’Origine Contrôlée ») et STG (« Spécialité Traditionnelle Garantie »). Ces labels sont les seuls qui ont un caractère officiel.

Pourtant, vous avez certainement déjà vu d’autres « labels » qui vous ont rassuré (consciemment ou inconsciemment) sur la qualité des produits pour bébé.

Par exemple :

– Le sigle « Destiné à l’alimentation du Tout Petit » :

– Ou encore le « Planet Score » :

Ce ne sont pas les seuls : on peut également évoquer le sigle « Viandes de France » ou  » Pêche Durable MSC » bien que plus rare sur les aliments pour bébé.

Il ne s’agit pas de label à proprement parlé mais de démarche qualité, marque déposée, qualifications commerciales, certifications, prix… décernés par des organismes privés, syndicales ou associatifs. De leur propre initiative. Une forme d’auto-évaluation ou d’auto-certification menée par les industriels eux-mêmes ou par leur pairs, avec des règles et approches de certification spécifiques.

Petit tableau récapitulatif :

Sigle Description Initiative Marques certifiées
Agriculture biologique Certification appartenant au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et permettant d’identifier des produits 100% bio ou contenant au moins 95% de produits agricoles bio dans le cas des produits transformés.

Les grands principes sont :

  • Les bonnes pratiques environnementales
  • Le respect de la biodiversité
  • La préservation des ressources naturelles
  • Assurer le bien être animal

Le label est actuellement encadré par le Règlement (UE) 2018/848 applicable depuis le 1er janvier 2022

Publique – Good goût

– Baby bio

– Blédina

– Nestlé

– Yooji

– Carrefour baby bio

– Bio village bébé

– HIPP

– Little gustave

Destiné à l’alimentation du tout petit Norme AFNOR (2017)

Garantie une Application des règles européennes et françaises en vigueur pour la sécurité et la composition avec en plus des exigences d’informations encourager les bonnes pratiques alimentaires.

Privée – Good goût

– Blédina

– Nestlé (certains)

– Yooji

– Carrefour baby bio

– Bio village bébé

– Happylal

Certification B Corp Certification attribuée aux entreprises, pour 3 ans, avec une évaluation de l’impact social et environnemental.

La certification est basée sur un questionnaire de 200 questions abordant les thèmes suivant :

  • La gouvernance
  • Les collaborateurs
  • La collectivité
  • L’environnement
  • Les clients
Privée – Good goût

– Blédina

Viande de France Label certifiant :

  • Des animaux nés, élevés, abattu, découpés et transformés en France
  • Une traçabilité complète et des normes sanitaires strictes
  • Le respect de l’environnement
  • Le respect du bien-être animal
  • Une alimentation saine et durable des animaux
Privée / Associative – Nestlé

– Yooji

Planet score Mesure des impacts sur la totalité du cycle de vie des aliments : de la production aux emballages, en passant par l’énergie et le transport.

Il est plus complet car il modifie le calcul de la note d’analyse de cycle de vie en y ajoutant de nouveaux critères.

Un affichage environnemental sera obligatoire, à l’avenir, selon la loi climat et résilience (2021).

Privée – Blédina

– HIPP

Pêche durable 3 principes :

  • Stock durable de poissons
  • Limitation de l’impact environnemental
  • Gestion efficace des pêcheries

Il existe des controverses quant à la fiabilité et la neutralité de ce label. *

Privée – Yooji

– Good goût

Parfois, les industriels vont jusqu’à apposer des sigles, qui ressemble à s’y prendre à un label (recours à un forme ronde, représentation sous forme de logo avec quelques mots bien choisis) mais qui ne relèvent d’aucune démarche qualité ou certifiante.

En la matière, c’est la marque Hipp qui use de sigles ambigus pour la mise en avant de ces produits. Mention spéciale au « Bio – garanti personnellement par Stephan Hipp » est apposé sur chaque produit de la marque (un peu comme si nous garantissions personnellement chez Les Petits Toupins que nos produits sont bios).

Les autres sigles à l’instar de « Protection du climat » et « Respect des Sols » relèvent plutôt de mentions que de labels. Un autre type d’information que l’on trouve sur les emballages dans les rayons.

Mentions obligatoires et mentions facultatives : déjouer les arguments commerciaux

En complément des labels, l’information du consommateur est assurée par la présence de mentions. Il s’agit de toutes ces petites expressions qui caractérisent la composition et / ou la fabrication d’un produit en nous donnant envie de l’acheter. Par exemple :

Certaines mentions sont obligatoires, d’autres facultatives. Certaines sont réglementées, d’autres pas. Elles sont utilisées à des fins d’argument commercial avec le risque d’induire le consommateur.rice en erreur.

Les allégations nutritionnelles et de santé sont les seules mentions qui font l’objet d’un encadrement strict (par le règlement n°1924/2006**). Ce sont par exemple les phrases du type « allégé en sucre », « source de calcium », ‘sans sel ajouté » ou encore « sans huile de palme ». Vous en avez forcément vu sur un emballage au rayon bébé. Sans rentrer dans un trop grand niveau de détail, ces allégations font l’objet d’une évaluation scientifique centralisée au niveau européen auprès de l’AESA (Autorité Européenne de sécurité des Aliments) qui publie des listes dites « positives » d’allégations pouvant être utilisées par l’industrie agro-alimentaire.

D’autres mentions sont réglementées.

Par exemple, les mentions « Produits de Montagne », « Fermier » ou encore « issu d’une exploitation de haute valeur environnement ». Ces mentions sont garanties par l’INAO*** et répondent à un cahier des charges public.

Ou encore les mentions « Fabriqué en France » / « Made in France ». Pour pouvoir apposer une telle mention, les industriels doivent respecter les règles d’origine non préférentielle du Code des Douanes de l’Union Européenne qui impose notamment que le produit doit « tirer une part significative de [sa] valeur d’une ou plusieurs étapes de fabrication localisées en France » ou « avoir subi sa dernière transformation substantielle en France. » Bref, pas forcément une garantie sur l’origine des matières premières ou que la totalité de la fabrication ait eu lieu en France****.

Scoring produit : Le recours à des applications mobiles pour avoir des informations complémentaires sur un produit

Depuis quelques années, la plupart des produits bénéficient de « score », c’est-à-dire d’une note permettant de les catégoriser ou de les hiérarchiser entre eux selon différents critères.

Le plus connu d’entre eux est le Nutri- Score**. Mais vous ne le verrez jamais sur un produit pour bébé (sauf à utiliser une application mobile). En effet, les produits d’alimentation infantile destinés au 0-3 ans ne sont pas éligibles en raison de leurs besoins nutritionnels spécifiques (en particulier en matière de lipides). Santé Publique France estime également que l’alimentation infantile étant suffisamment encadrée par des textes européens (notamment le règlement UE n°609/2013), il n’y a pas lieu d’exiger l’apposition du Nutri-Score sur les emballages.

Revenons-en à nos scores. Vous pouvez passer par une application mobile (type Yuka, Siga ou Open Food Facts) pour scanner votre produit et avoir accès à plusieurs types de score :

L’Eco-score : qui classe les produits sur 5 niveaux en fonction de leur impact environnemental (ex: pollution de l’air, de l’eau, des sols) ;

Le Nova Score : qui classe les produits sur 4 niveaux en fonction de leur degré de transformation (dans une optique d’identifier les Aliments Ultra Transformés), du plus brut (Nova Score 1) au plus transformé (Nova Score 4) ;

Le Score Siga : même logique le Nova Score, avec un classement des produits du plus bruts vers les plus ultra transformés mais cette fois-ci sur 7 niveaux (avec des renseignements sur le nombre d’ingrédients ultra transformés, les additifs, la composition nutritionnelle).

Ces scores permettent de renseigner d’autres paramètres qui ne sont pas toujours visibles sur les emballages. Ils sont une aide précieuse pour les parents qui veulent effectuer des choix réfléchis, sans se laisser berner par les messages marketing des entreprises agro-alimentaires, toutes promptes à mettre en avant la supériorité de leur produit.

Par exemple, les produits ci-dessous (qui sont bios pour la plupart et vraisemblablement labellisés) sont tous des produits ultra transformés au Nova Score 4. Pas vraiment top pour bébé ! Vous pouvez trouver mieux.

Capture d’écran : OpenFoodFacts (juin 2023) sur une sélection d’aliments pour bébé.

Mais alors, comment choisir un produit au supermarché pour son bébé ?

En conclusion, toutes les informations que vous trouverez directement ou indirectement sur un produit alimentaire pour bébé sont à prendre avec des pincettes.

Un produit bio, labellisé AB, peut par exemple être trop sucré pour bébé ou même ultra transformé. Un produit bardé de sigles et pseudo-labels n’est pas nécessairement un produit de qualité.

Nous recommandons aux parents de privilégier au maximum le fait-maison. Mais nous savons aussi que cela n’est pas toujours possible et que parfois, voire même souvent, des parents doivent s’en remettre aux produits du rayon bébé.

Si tel est le cas (et pour éviter de passer une heure en rayon), privilégiez au maximum les labels officiels (AB, IGP, AOC, AOP, STG). Sans être parfait, ils sont plus réglementés que les initiatives privées et un bon indicateur du niveau de contrôles menés.

Privilégiez au maximum des produits bruts avec la liste la plus réduite possible d’ingrédients (quitte à rajouter vous-mêmes à la maison d’autres produits bruts dans l’aliment de bébé comme des matières grasses, féculents, céréales ou légumineuses). Allez vers les  purées de légumes (avec 2/3 ingrédients), les purées de fruits (pommes, poires, pêches,…).

Évitez les produits sur lesquels figurent des ingrédients que vous n’êtes pas susceptibles d’avoir dans votre cuisine (ex : Maltodextrine, Amidon Transformé de Maïs, Monodiglycérides de colza,…)

Et restez vigilants sur la quantité de sucre dans le produit destiné à votre bébé : cette ligne qui figure au dos du paquet mérite toute votre attention.

Apolline Tranchand

* Etude : Manach, F. L., Jacquet, J., Bailey, M., Jouanneau, C., & Editors, C. N. A. T. P. O. (2021). Correction : Small is beautiful, but large is certified : A comparison between fisheries the Marine Stewardship Council (MSC) features in its promotional materials and MSC-certified fisheries. PLOS ONE, 16(6), e0253486. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0253486

** Pour tout savoir : Allégations nutritionnelles et de santé | economie.gouv.fr

*** INAO : Institut national de l’origine et de la qualité (sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)

**** Et ce d’autant plus que pour les produits transformés, l’origine n’est une mention obligatoire que pour la viande et le lait (minimum 50%). Depuis 2020, il est obligatoire de renseigner l’origine de l’ingrédient primaire (50% de la composition), s’il diffère de celui indiqué sur l’emballage.

***** Le nutri-score est un système d’étiquetage nutritionnel à 5 niveaux (de A à E et du vert au rouge) que l’on trouve sur les emballages alimentaires. Il est établi en fonction de la valeur nutritionnelle d’un produit alimentaire. Il a pour but de faciliter le choix de produits plus sains (sous l’angle nutritionnel) par le consommateur.

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